Dans son « Panier » de l’automne 2018, l’ACALAVO a souhaité
donner un petit coup de projecteur sur…
…deux poèmes :
1. « Regrets » de Rolande REDOUTE-RENAUDEAU :
La saveur du sel âcre
Le goût du lait amer
Froids et secs sur mes lèvres…
Et le flot des regrets.
Pourtant je me rappelle
Cette douceur des rêves
Pourtant je me rappelle.
Un reflux de bonheur
Affleure sur ma peau
L’heure est passée.
2. Un second poème intitulé « Lloydia », et signé Marcel FAURE :
Ton prénom tombé du ciel
Accroché aux pentes les plus raides
Lloydia
Ta beauté verte et fraîche
Ton sourire d’enfance rieuse
Lloydia
Tes mots d’orage
Tes mots de pluie
Tes mots nectar
Tes mots de bulbe épanoui
Llyodia
Tes yeux d’horizons perdus
Ton corps d’air pur
Lloydia
Tes manques tes détours tes rêveries
Tes mains paysagères
Lloydia
Et ta peau gravée dans la mienne
Légère liquide indélébile
Ton prénom clamé à tous vents
Lloydia.
…et enfin une nouvelle :
« Mon ami d’enfance » par Monique MOLES.
A la ferme de mes grands-parents où j’habitais, il y avait un chien qui se nommait Fidèle.
Quand j’étais petite et que mes grands-parents faisaient les travaux des champs, ils m’emmenaient avec eux. Pépé mettait sa veste au pied du landau d’osier où je dormais et y faisait coucher Fidèle qui devait veiller sur moi, ce qu’il faisait à merveille. Nul ne pouvait s’approcher car il devenait menaçant.
Quand je grandis, il me suivait partout. J’étais très turbulente et allais baguenauder un peu partout, mais quand on voyait le chien, on savait que je n’étais par loin.
Quand ma mère voulait me donner une fessée, souvent bien méritée, le chien lui prenait le poignet, sans la mordre, mais il fallait mieux qu’elle me laisse tranquille.
Puis un jour, il me fallut aller à l’école. Le premier jour, Fidèle m’accompagna, il resta sur le portail d’entrée jusqu’à l’heure de la sortie, cela dura plusieurs jours, mais les autres enfants le chahutaient, et à la demande de la maîtresse d’école, pépé dut attacher Fidèle pendant plusieurs jours.
Comme il portait bien son nom, mon cher Fidèle. Je luis confiais tous mes chagrins d’enfant, il comprenait tout ; appuyant sa tête sur mes mains, il me léchait et me regardait avec des yeux pleins d’amour.
Les années passèrent. Fidèle se fit très vieux et quitta ce monde. J’étais une jeune fille, mais mon chagrin fut très profond. Ce chien avait été pendant si longtemps un véritable ami, en plus un très bon gardien de la ferme de mes grands-parents.
Il y a des animaux à qui il ne manque que la parole et que beaucoup d’humains pourraient prendre pour modèle, de fidélité, de dévouement et d’amour.
Mon Fidèle, encore aujourd’hui, alors que tant d’années ont passé, je te revois, avec ton beau pelage roux, tes pattes blanches et tes yeux d’un marron très clair. Tu étais le plus beau à mes yeux.
J’ai voulu te rendre hommage car tu as toujours une place dans mon cœur, avec tous les autres animaux que j’ai connus, aimés et qui, eux aussi, sont partis vers un autre monde où j’espère vous êtes heureux.